Respect des règles

Les règles peuvent être divisées en deux catégories : celles qui émanent des valeurs (ex. : parler poliment) et celles qui sont liées à la sécurité et répondent à un besoin fondamental (ex. : ne pas courir dans les couloirs du centre de loisirs). Les premières n’ont pas de limite, les secondes sont plutôt associées à un lieu ou un moment précis. Lorsque l’enfant grandit, il apprend à respecter les règles imposées par les adultes. 

Les règles d’un jeu permettent au jeu de se dérouler positivement et correctement pour l’ensemble des participants. Elles doivent clairement énoncer les possibilités et les interdits pour chacun des joueurs, et être connues de tous avant de démarrer une partie. Chaque joueur doit comprendre et accepter ce qu’il peut (ce qui est autorisé) ou ne peut pas faire (ce qui est interdit). Ainsi, si elles sont claires, connues et comprises par tous, les règles rendent possibles le jeu et l'engagement des joueurs dans un environnement sain et protecteur. Tout non-respect d’une règle se fait donc en connaissance de cause, l’enfant sachant qu’il enfreint ou transgresse la règle. Plus encore, pour être la plus respectée possible et donc utile au bon déroulement du jeu, une règle du jeu doit être juste et équitable. En étant ni trop permissives (ou laxistes), ni trop strictes, les règles permettent aux enfants d’atteindre leur objectif en s’organisant librement à l’intérieur du cadre énoncé. Enfin, une règle est d’autant plus équitable qu’elle est adaptée (ex. : à l’âge des joueurs, à un maximum de profils/besoins, etc.) et accessible (ex. : ni trop simple, ni trop complexe à respecter).

Le non-respect des règles peut avoir différentes conséquences, en fonction du contexte. Dans le cas d’un enfant qui ne respecte pas une règle, la conséquence peut varier en fonction du rapport entre l’enfant et l’adulte qui décide de la conséquence. On peut parler de punition, de sanction ou encore de réparation. 

La punition correspond à la peine subie par quelqu’un après avoir transgressé une règle. Lorsque la réponse à la transgression est la punition, il s’exerce un rapport de force entre celui qui punit (ex. : l’adulte) et celui qui subit la punition (ex. : l’enfant). La punition implique de la subjectivité car elle s’exerce dans le cadre du pouvoir du dominant. Parfois, elle est basée sur une réaction émotionnelle, voire directement liée à l’individu en faute (ex. : la punition peut être distribuée en fonction du niveau d’agacement ou de fatigue de l’adulte, de sa tolérance pour un enfant avec lequel il sera plus souple, ou encore de son rejet d’un autre enfant qui sera systématiquement puni). En raison de leur subjectivité, les punitions peuvent être vécues de manière injuste par les punis, car elles ne s’appliquent pas toujours de la même manière à chacun (ex. : punir un enfant plus fortement qu’un autre pour une même faute).

Par opposition à la punition, la sanction correspond à la conséquence, prévue à l’avance, d’un non-respect d’une règle ou d’une loi explicitement formulée et reconnue. Les comportements considérés comme des infractions, ainsi que les sanctions correspondantes, sont définis au préalable. La sanction n’est pas arbitraire car elle est connue de tous et s’applique de la même manière à chacun.  L’intérêt de la sanction réside dans le fait que si un enfant transgresse une règle, il sait à quelles sanctions il s’expose, contrairement à la punition qui peut arriver selon l’humeur de celui qui la donne ou encore de sa relation vis-à-vis du puni.

La sanction, dans certains cas, peut impliquer une réparation. C’est une action qui permet de remettre en état, de retisser du lien. La réparation peut être directe et matérielle (ex. : dédommagement lorsque je casse quelque chose) ou peut se traduire par une compensation (ex. : excuses lorsque j’insulte quelqu’un). La réparation vise à réhabiliter celui qui a transgressé la règle : elle n’annule pas la faute, elle est une tentative pour la compenser.