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Dans le cadre du projet Toutes en Sport, une séance de co-création du kit sportif destiné aux clubs de rugby et d’ultimate a eu lieu le mardi 15 avril au bureau de PLAY. Elle a réuni deux coachs de rugby, deux coachs d’ultimate ainsi qu’un expert "genre" de l’Association pour la Promotion de la Fille Burundaise (APFB). Organisée en petit comité, cette session visait à favoriser des échanges approfondis autour des pratiques sportives et des messages clés du projet.
La rencontre a débuté par une présentation du projet et un rappel des grands enjeux identifiés lors de l’étude diagnostique menée en amont. Les quatre thèmes centraux du kit — prévention des violences dans le sport, promotion de la masculinité positive, égalité filles-garçons et estime de soi pour les filles — avaient été définis au préalable.
À partir de ces thèmes, un canevas type de séance a été présenté, accompagné de recommandations et de pistes pédagogiques. Les participant·es ont ensuite travaillé en sous-groupes à la conception de deux séances/jeux illustrant ces thématiques. Ce travail collaboratif a permis d’ancrer les contenus dans la réalité des terrains, en tenant compte des dynamiques propres aux deux disciplines sportives, le rugby et l'ultimate.
Le rugby et l'ultimate pour promouvoir la masculinité positive
Ce premier kit s’adresse aux clubs de rugby et d’ultimate des régions de Bujumbura, Kirundo et Muyinga. Il propose aux coachs des séances d’échauffements ludiques à intégrer dans leurs entraînements. Ces séances ont pour objectif d’aider les coachs à sensibiliser les joueurs et joueuses aux questions de genre et aux violences basées sur le genre (VBG), tout en promouvant une masculinité positive dans le sport.
Les jeux proposés s’appuient sur des situations concrètes qui invitent à la réflexion, au dialogue ou à faire des liens entre les dynamiques sportives et la vie quotidienne. Certains jeux reprennent des éléments propres au rugby et à l’ultimate, tandis que d’autres sont plus généraux. Chaque activité transmet des messages clés pour renforcer l’inclusion, l’égalité et le respect dans les pratiques sportives.
Exemples de jeux
Le jeu « Tous Égaux » reprend la forme d’un match classique de rugby ou d’ultimate, mais avec des règles modifiées : les joueurs se voient attribuer différents rôles, des contraintes sont introduites, et des jokers peuvent être utilisés. La participation des filles est valorisée, par exemple en exigeant qu’une fille touche le ballon ou le disque avant qu’un essai ou point puisse être marqué. Ces ajustements encouragent les joueurs à collaborer, s’adapter et repenser leur manière de jouer ensemble.
Le jeu « Identifions les violences », inspiré du jeu traditionnel du béret (appelé « chapeau » au Burundi), permet aux joueurs d’apprendre à reconnaître et classer différents types de violences. Des exemples concrets de situations sont inscrits sur des étiquettes placées au centre du terrain. À l’appel de leur numéro, les joueurs doivent courir, récupérer une étiquette, puis la classer rapidement selon la catégorie de violence correspondante. Ce jeu ludique et dynamique aide ainsi à mieux comprendre, identifier et nommer les violences.
À la fin de la partie, un temps d’échange est prévu pour faire un lien entre le jeu et la vie quotidienne, ouvrant la discussion sur l’égalité, la coopération et les rôles de chacun dans la société.
Les séances développées ont ensuite été ajustées, finalisées, puis intégrées dans un kit complet composé de six séances thématiques et d’une séance introductive. Ces jeux seront utilisés comme échauffements pédagogiques dans les clubs partenaires.
Suite à cette étape de co-création, l’équipe de PLAY a commencé les tests des séances sur le terrain, en collaboration avec les coachs. La prochaine phase consistera en une formation de l’ensemble des coachs, prévue en juin, afin d’assurer une appropriation cohérente et efficace du kit dans tous les clubs impliqués.
Toutes En Sport, un programme pour favoriser la pratique sportive des filles
Au Burundi, les femmes et les filles ont très peu accès au sport, notamment en raison de freins culturels profonds, d’un manque de confiance en elles et d’un environnement social peu favorable à leur participation. Ces obstacles limitent fortement leur présence et leur épanouissement dans les activités sportives.
Les inégalités de genre restent par ailleurs très marquées dans le pays : 36 % des femmes en âge de procréer ont subi des violences physiques et 23 % des violences sexuelles. Le sport n’échappe pas à ces disparités, avec une représentation féminine d’environ 20 % seulement parmi les pratiquants.
C’est dans ce contexte qu’est né le programme Toutes en Sport, visant à promouvoir la pratique sportive féminine et à favoriser l’égalité dans le sport.