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Le 8 octobre 2025, le secteur sportif rwandais a vécu un moment historique avec l’ouverture de l’exposition photo « Toutes en Sport » au Centre Culturel Francophone du Rwanda (CCFR). Organisée par PLAY International Rwanda, cette exposition met en lumière le parcours des femmes, des filles et des personnes en situation de handicap dans le sport, en présentant leurs défis, leurs réussites et la manière dont elles continuent à aller au-delà des barrières sociales.
Cette exposition est une initiative conjointe de PLAY International, Humanity and Inclusion et Plan International, dans le cadre du projet « Toutes En Sport », avec le soutien de l’AFD – Agence Française de Développement. Elle a été réalisée dans six districts : Gasabo, Rwamagana, Kirehe, Kicukiro, Nyarugenge et Bugesera, mettant en avant des athlètes féminines de toutes les générations et de différentes disciplines sportives.
Composée de 28 photos et récits inspirants, l’exposition retrace les triomphes, les luttes et la résilience d’athlètes qui surmontent chaque jour des obstacles. Elle met également en avant les difficultés que rencontrent les jeunes filles pour pratiquer le sport, tout en célébrant les femmes modèles qui inspirent les autres à rêver plus grand.
Table ronde : « Sport et femmes au Rwanda — Appel à l’action »
L’ouverture de l’exposition a été suivie d’une table ronde animée par Pascaline Curtet, Représentante Pays de PLAY International Rwanda.
La discussion a réuni :
• Aurélie Royet-Gounin, Ambassadrice de France au Rwanda
• Dr. Clairon Niyonsenga, Représentante du MINISPORTS et Cheffe de projet ISONGA
• Félicité Rwemarika, Fondatrice de l’association rwandaise AKWOS et Membre du Comité International Olympique
• Liliane Mukobwanakawe, Capitaine de l’équipe nationale de para-volleyball du Rwanda
La conversation a porté sur les moyens pour créer plus d’espace et d’opportunités pour les filles et les femmes dans le sport, que ce soit à l’école, dans les clubs ou dans les communautés.
Aurélie Royet-Gounin, Ambassadrice de France au Rwanda, a rappelé que la diplomatie sportive est un outil essentiel pour le développement et la paix. Elle a souligné que la France soutient les objectifs mondiaux visant à promouvoir l’inclusion et l’égalité à travers le sport, en accord avec les priorités nationales du Rwanda. Grâce aux partenariats avec l’Agence Française de Développement (AFD), Expertise France et le Centre Culturel Francophone du Rwanda (CCFR), la France continuera à appuyer des programmes tels que TOUTES en SPORT ou tels qu’ISONGA, qui contribuent à l’autonomisation des femmes et des filles à travers le sport et le développement d’un environnement sûr et digne.
En savoir plus sur le programme Isonga
Dr. Clairon Niyonsenga a mis en avant la vision du gouvernement rwandais : faire du Rwanda un pôle sportif majeur en Afrique d’ici 2050. Elle a expliqué que pour atteindre cet objectif, la participation des filles dans le sport doit augmenter. Le ministère met en œuvre le projet ISONGA, qui encourage la pratique sportive dans les écoles secondaires. La première phase a impliqué 17 écoles, tandis que la phase 2 en compte désormais 42, avec un centre dans chaque district, puis un autre au niveau de chaque région (5) et enfin un centre national d’excellence. Le gouvernement investit également dans des terrains de sport, des complexes multisports avec d’autres partenaires financiers internationaux. « Le sport, ce n’est pas que l’accès », a-t-elle déclaré, « car une fois les infrastructures disponibles, il reste à atteindre une participation équitable 50/50. »
Félicité Rwemarika a partagé son expérience, rappelant que pendant de nombreuses années, les normes culturelles empêchaient les filles de faire du sport, car la société rwandaise considérait qu’elles ne devaient pas développer des muscles ou participer à des compétitions publiques. Aujourd’hui, la situation a évolué : les parents soutiennent leurs filles et plus de femmes deviennent athlètes, entraîneuses ou arbitres. Cependant, elle a souligné qu’il reste encore beaucoup à faire : « Des politiques sont en place, mais il nous faut travailler main dans la main — société civile, parents, entraîneurs et institutions — jusqu’à atteindre l’égalité. »
Liliane Mukobwanakawe, capitaine de l’équipe nationale de para-volley-ball, a parlé des défis rencontrés par les femmes en situation de handicap. « Autrefois, les gens pensaient que nous jouions par pitié », a-t-elle déclaré. « On nous disait que nous ne méritions pas de jouer comme les garçons. » Malgré ces préjugés, l’équipe féminine rwandaise de sitting- volley-ball est aujourd’hui première en Afrique et cinquième au monde. Son témoignage a rappelé que l’inclusion dans le sport ne relève pas de la compassion, mais de la compétence, du courage et de la fierté.
Détails de l’exposition
L’exposition « Toutes en Sport » se poursuivra du samedi 10 octobre matin jusqu’au mercredi 15 au CCFR, invitant le public à découvrir des histoires inspirantes de résilience, d’inclusion et d’autonomisation à travers le sport.
Cet événement est bien plus qu’une exposition — c’est un appel à l’égalité des genres et à l’inclusion dans le sport. Il nous rappelle que chaque parcours d’athlète compte et que le progrès du Rwanda dépend de notre capacité à donner à chacun la possibilité de jouer, de faire des choix et d’inspirer les autres.
PLAY International remercie ses partenaires pour leur contribution à la réussite de cet événement : Humanité & Inclusion, PLAN International Rwanda, AKWOS, le Centre Culturel Francophone du Rwanda, l’Ambassade de France au Rwanda, le Ministère des Sports, le Comité Paralympique National, l’AFD et la FERWAFA.
