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En mai 2025, PLAY International, dans le cadre du programme Mobilité d’Erasmus +, a mené une mission d’évaluation d’une semaine en Turquie, pays qui compte actuellement près de 3,6 millions de réfugiés, majoritairement syriens. Confrontée à des défis complexes — tensions économiques, politiques d’accueil régionalisées et réduction de l’aide humanitaire — la Turquie se révèle un terrain stratégique pour explorer des solutions innovantes et inclusives.
Financée par Erasmus+, la mission a été menée en étroite coopération avec ASAM (Association for Solidarity with Asylum Seekers and Migrants), la plus grande ONG turque dans le domaine migratoire depuis 1995. ASAM, acteur clé dans une dynamique de solidarité, intègre des activités sportives dans ses programmes grâce au soutien du HCR, de l’UNICEF et des autorités turques.
L’équipe de PLAY a alterné visites de terrain, rencontres institutionnelles et échanges avec les bénéficiaires à Istanbul, Ankara et Kahramanmaraş, zones impactées aussi bien par les flux migratoires que par les récentes répercussions des tremblements de terre. L’objectif : identifier les besoins prioritaires, dénicher des initiatives locales innovantes et comprendre comment le sport peut contribuer au bien être physique, mental et social des enfants et familles, pour favoriser la cohésion entre populations déplacées et communautés d’accueil.
À Istanbul, PLAY International a visité le “Sports for Solidarity Project”, un programme financé par l’Olympic Refuge Foundation (ORF) et mis en œuvre en partenariat avec l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) et le Comité National Olympique Turc (TNOC), sous la coordination du ministère de la Jeunesse et des Sports de la République de Turquie.
Lors des échanges avec les jeunes participantes, notamment des adolescentes réfugiées, celles-ci ont souligné les bienfaits physiques et psychologiques de la pratique sportive régulière. Elles ont évoqué un sentiment de sécurité, de liberté d’expression et de confiance en soi accru grâce à ces activités. Le programme joue également un rôle central dans le renforcement des liens de confiance entre les familles réfugiées et les institutions turques, ce qui favorise une intégration plus harmonieuse au sein de la société.
À Ankara, les échanges avec le Comité National Olympique et le ministère de la Jeunesse, également impliqués dans le projet Sports for Solidarity, ont confirmé leur intérêt pour les méthodologies pédagogiques développées par PLAY International. Les représentants institutionnels ont exprimé leur volonté de renforcer les synergies avec des acteurs expérimentés dans l’inclusion par le sport.
De leur côté, les éducateurs sportifs ont souligné leur besoin de formations spécifiques, notamment en gestion de groupes multiculturels et en utilisation du sport comme vecteur de cohésion sociale. Ils ont insisté sur l'importance de ce type de projet pour le bien-être global des enfants, en particulier ceux issus de parcours migratoires ou vivant dans des contextes précaires.
À Kahramanmaraş, une des régions les plus affectées par le séisme de 2023, la visite d’un camp de conteneurs accueillant près de 6 000 personnes déplacées a mis en lumière la grande précarité dans laquelle vivent de nombreuses familles. Celles qui sont les plus fragilisées financièrement n’ont pas la possibilité de se reloger par leurs propres moyens et dépendent entièrement de l’aide publique et humanitaire. Les enfants, en particulier ceux en situation de handicap, rencontrent de très fortes barrières d’accès à des espaces sécurisés, adaptés et dédiés à leur développement et leur bien-être. Plus largement, les enfants de la zone disposent d’un accès insuffisant à des lieux de jeu, d’apprentissage ou d’expression, essentiels à leur bien-être et équilibre psychologique.
Ces constats renforcent la conviction que le sport constitue un levier puissant pour soutenir l’inclusion sociale, atténuer les inégalités et favoriser la reconstruction collective dans des contextes de développement et post crise.
Dans cette perspective, PLAY International envisage, via son Playlab, de co-construire un projet pilote avec les partenaires locaux, combinant activités sportives inclusives et formations spécifiques pour les éducateurs.